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La gervanne et les gorges d'Omblèze

Un canyon sauvage, entre Vercors et Provence

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La Gervanne a enfoncé son lit dans une épaisse couche de calcaires durs.


La Gervanne prend naissance vers 12oo mètres d’altitude, au pied du Roc de Toulaud, sous le col de la Bataille. Le ruisseau s’écoule d’abord paisiblement dans ce splendide cadre montagnard, avant de s’engouffrer entre les grandes falaises des Gorges d’Omblèze. Dans ce défilé quantité de sources et ruisselets issus des entrailles calcaires du massif viennent grossir la rivière qui parfois devient torrent. L’ombrage, la fraicheur, l’humidité  et la luxuriance du site offrent un étonnant contraste avec les plateaux environnants où planent déjà des parfums de garrigues méditerranéennes. Passer du fond des gorges, entre hêtraie et frênaie, aux pelouses sèches piquées d’orchidées, de thym et de lavandes sur les plateaux du Pescher ou du Vellan, c’est véritablement changer d’univers ! Une jubilation pour le naturaliste que de chercher le cincle plongeur puis la fauvette passerinette au milieu des genévriers de Phenicie, de photographier l’ophrys de la Drôme, puis la doradille des sources ou autres fougères dans une même randonnée !

 

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Après un bond de 72 mètres à la chute de la Druise, et un parcours de d’une trentaine de kilomètres, la Gervanne rejoint la Drôme à Mirablel et Blacons, en amont de Crest.

 

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Les cascades pétrifiantes, du végétal au minéral

 

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Issues d’un fragile système hydrologique, très sensibles au piétinement, les formations tufeuses, appelées aussi travertins, sont des habitats naturels rares en Europe, de grand intérêt biologique, dont la conservation est prioritaire. Faune et flore des rivières et ruisseaux


ImageDans ces gorges ombragées, les rochers où l’eau s’écoule en permanence sont colonisés d’épais tapis de mousses (de type bryophytes). La rencontre entre ces plantes qui assimilent le gaz carbonique et les eaux richement minéralisées provoque une réaction chimique particulière : l’action photosynthétique des mousses favorise la précipitation du calcaire dissout par l’eau en amont. Pétrifiés dans leur gangue minérale, ces tapis végétaux meurent et forment cette roche poreuse et alvéolée caractéristique : le tuf. Le processus de fabrication du tuf est un cycle perpétuel qui se poursuit tant que l’écoulement de l’eau se maintient.

C’est l’ampleur du phénomène qui est ici remarquable. L’ensemble des cascades pétrifiantes d’Omblèze génère plusieurs mètres cubes de roche chaque année !

 

ImageUne petite plante carnivore des rochers humides : La Grassette commune (Pinguicula vulgaris). Les insectes se collent sur les feuilles gluantes de la rosette basale.

 

 

 

 

 

 

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Pont bossu à Beaufort : Le tuf, roche tendre, facile à travailler, a été très largement utilisé dans l’habitat traditionnel local et pour la construction de nombreux ouvrages

 

Une rivière karstique


Sur l’ensemble du bassin de la Gervanne, le sous-sol calcaire, fissuré, fracturé en tous sens et érodé chimiquement par l’eau depuis des millénaires est semblable à une gigantesque éponge solide. Les eaux pluviales s’infiltrent rapidement en profondeur dans ce Karst pour réapparaître en aval sous forme de sources ou de résurgences, comme celles du Brudoux à Plan de Baix ou encore aux Fontaigneux à Beaufort, principal exutoire de ce système complexe. Les relations entre cet aquifère karstique et la rivière sont nombreuses. En période de sécheresse, lorsque le Karst n’est plus saturé d’eau,  il arrive que la Gervanne elle-même se perde dans les profondeurs de la roche, un peu en amont de Beaufort. Totalement asséchée en surface, il faut alors attendre que les prochaines pluies rétablissent les niveaux souterrains pour voir renaître miraculeusement la rivière.


 La vie dans l'eau